Le cheval... une ouverture sur le monde
Enseignants, entraîneurs sportifs,
animateurs, éducateurs, ... tous ces professionnels
de l’enfance ou de l’adolescence ont des responsabilités
qui dépassent de loin la seule transmission d’une matière
ou d’une technique. Ils s’occupent d’êtres en pleine
évolution et ne peuvent se contenter d’un simple apprentissage
ponctuel. Toues les implications futures, tant sur le plan
physique que psychique, doivent être prises en compte.
Ils doivent instruire et aussi éduquer !
Le moniteur d’équitation est confronté
à une technique très vaste, très importante,
qui peut être dangereuse et qui nécessite une
longue expérience personnelle. Vu de l’extérieur,
le rôle d’enseignant équestre est trop souvent
cantonné à cette seule dimension technique (c’est
un bon moniteur, il est champion de ci ou de ça). Or
le cheval a une charge affective si importante que l’équitation
est sûrement un des sports où physique et psychisme
sont étroitement liés. Quand un enfant ou un
adolescent veut faire du cheval, il obéit à
des pulsions, à des symboliques, à des identifications
qui le dépassent mais qui sont capitales pour son développement
personnel. L’enseignant équestre dispose d’un outil
d’une puissance affective formidable, à lui de l’utiliser
à bon escient. Il a en main tous les atouts pour ouvrir
au jeune cavalier les portes du monde et l’aider à
devenir un adulte responsable, lucide, curieux, à l’esprit
ouvert et critique.
La progression technique
L’équitation est un domaine très vaste. les
disciplines sont innombrables et variées et chacune
a encore des subdivisions (attelage, voltige, courses, saut
d’obstacles, randonnée, pony-games, rodéo, polo,
Horse-Ball, etc.). Tout cela est servi par des races diverses
d’équidés (chevaux lourds, à sang chaud,
à sang froid, poneys, mules, ânes, etc.). La
découverte par les jeunes cavaliers de cette diversité
permet à chacun de trouver ce qui correspond vraiment
à sa sensibilité, à ses goûts :
meilleure garantie d’une progression rapide. L’abord des nouvelles
techniques, très différentes, met souvent en
lumière des éléments, des détails
applicables à la discipline habituelle et qui sont
souvent le déclic nécessaire à la progression.
La diversité des approches, des points de vue, développe
l’esprit critique, et permet de former des cavaliers qui allieront
imagination, créativité et technique.
L’enrichissement humain
Le cheval est un formidable passeport pour rencontrer des
gens passionnés. Paradoxalement, le monde équestre,
si vaste et si riche, est un immense rassemblement de “chapelles”
différentes et souvent bien closes (peut-être
justement à cause de la passion qui l’aveugle). Mais
frappez à la porte d’une d’elles avec une saine curiosité,
en laissant vos préjugés et vos à priori
au vestiaire, et vous serez accueillis à bras ouverts.
Les passionnés ont à coeur de transmettre leur
passion ! Pour l’adolescent, la passion est un des meilleurs
garde-fou contre la solitude, la morosité, le laisser-aller,
le découragement, le déséquilibre. Pour
attraper le virus de la passion, il faut multiplier les contacts
avec des passionnés. Chaque rencontre peut agir comme
un catalyseur ou le début d’un engrenage qui permet
d’autres découvertes. Chaque rencontre est une porte
ouverte sur un milieu, une mentalité, un mode de vie,
une technique différente. Le monde de l’équitation
western est étranger à celui de la voltige de
cirque et à celui du concours de saut d’obstacles et
ceux-ci sont différents de l’équitation islandaise,
du débardage ou de l’équitation P.N.H. (Parelli).
Pourtant un vrai cavalier, “homme (femme) de cheval”, ouvert
et disponible aux diverses données doit pouvoir évoluer
dans ces différences sereinement pour son plaisir et
son enrichissement personnel.
Le rôle technique du moniteur d’équitation
d’enfants et d’adolescents est de leur donner les moyens d’être
équilibrés dans leur tête et dans leur
corps : “sens du cheval”, assiette à toute épreuve,
indépendance des aides, tact, écoute, communication,
faculté d’adaptation vive... Son rôle humain,
d’éducateur d’abord, consiste aussi à trouver
ce qui convient aux personnalités et sensibilités
respectives de ses élèves. L’enseignant doit
posséder un outil pédagogique professionnel
et large; il doit aussi garder l’humilité nécessaire
pour orienter ses élèves vers des spécialistes
plus qualifiés que lui dans leur domaine. l’instituteur
apprend à lire aux enfants de sa classe... en leur
donnant le goût et la passion de la lecture, c’est la
littérature universelle qu’il met entre leurs mains.
Texte écrit pour
le magazine belge HippoNews
par Christian Vergez
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