Paris... Salon du Cheval 1983... Appuyés à la lice de la piste ronde, pour la 3° année consécutive, nous regardons, fascinés, Georges Coterait faire évoluer ses 5 Haflingers en liberté. Equipés de surfaix, ils offrent des baptêmes de voltige aux enfants des écoles. Ceux-ci, pour la plupart complètement néophytes, se mettent à genoux, en amazone, trottent et même galopent au bout d’une dizaine de minutes...
Notre intérêt passionné a fini par persuader Georges de nous concocter un stage de formation. Notre enseignement de l’équitation et notre rapport aux chevaux ne sera plus jamais le même...
Nous travaillons avec 4 ou 5 poneys Islandais en liberté. Dès le toute première leçon, les cavaliers débutants font des exercices de décontraction au pas, au trot, et surtout, peuvent galoper sans être effrayés et en trouvant cela très agréable.
Pour le nouveau cavalier, la sensation est irremplaçable : il se laisse emporter au galop avec ses amis, par un petit troupeau de poneys en liberté !... Une impression de symbiose et de griserie qu’on peut lui offrir immédiatement et qui lui fait comprendre viscéralement pourquoi l’équitation peut être une passion.
Outre le merveilleux “outil pédagogique” que représente une cavalerie dressée de la sorte à la voltige, nous disposons de poneys obéissant à la voix et connaissant leur nom. Ils restent à l’écoute de nos indications en reprises plus classiques sur la grande piste, et même en extérieur. Quand nous allons les chercher en prairie, si par hasard un coquin ne veut pas se laisser prendre par son petit cavalier, à distance, l’appel de son nom suffit souvent à l’immobiliser, docile.
La grande supériorité du dressage en liberté, à pied, c’est que n’ayant aucun lien physique avec le cheval, on est obligé d’agir “juste”. En effet, en travail monté, en longe, aux longues rênes, on peut toujours être tenté même inconsciemment, d’utiliser la force physique pour influencer le mouvement demandé. En liberté, on doit avant tout capter l’attention, intéresser, se faire comprendre. On s’adresse à la volonté; à l’intelligence du cheval, en étant cohérent et juste. C’est une recherche constante de la vraie communication qui allumera une étincelle dans l’oeil de votre partenaire.....
Texte de Marianne Vergez (La Ponetterie) extrait du n° 271 de mai
99 de la revue HippoNews