(RE)TROUVER LA CONFIANCE EN RANDONNÉE
L’éducation du cheval et de son cavalier
Le printemps étant maintenant bien installé, les journées se font plus longues, plus belles, les forêts plus vertes, les campagnes plus gaies, et nombre de cavaliers reprennent plus volontiers des activités d’extérieur. Un cheval marchant d’un pas franc et enthousiaste, une pâquerette entre les dents, monté par un cavalier décontracté, sourire aux lèvres, heureux tous deux d’évoluer harmonieusement dans un joli paysage ensoleillé, une image dont beaucoup ont rêvé pendant tout l’hiver.
Difficultés de parcours
En réalité, quand vient le moment de partir pour la première
balade de la saison, tout n’est pas toujours si rose pour les propriétaires
qui n’ont pas eu l’occasion de sortir souvent pendant une longue période:
le cheval n’est pas ou plus habitué à sortir du manège,
il est inquiet, manque d’entrain ou au contraire se montre un peu surexcité;
le cavalier n’est pas trop sûr de lui, commet des erreurs, se pose
des questions sur l’état physique et psychologique de sa monture
et démarre stressé, le résultat étant une promenade
fatigante, ponctuée de moments de conflit parfois dangereux, le
tout sur un ton général d’incompréhension.
Quelquefois, cette situation vient de lacunes dans la pratique de l’équitation de base du cavalier: celui-ci a acheté un cheval alors qu’il débutait, soit parce qu’il sous-estimait les difficultés de devenir un cavalier autonome, soit (et c’est malheureusement le cas le plus fréquent) parce qu’il s’est laissé convaincre par un exploitant de manège et vendeur de chevaux cherchant le profit immédiat avant la satisfaction et surtout la sécurité de son client.
D’autres cavaliers, d’un niveau moyen, ont à leur acquis de nombreuses heures de manège, mais trop peu de sorties pour être à l’aise seuls en extérieur. Beaucoup de bons cavaliers enfin se sentent démunis face à un cheval un peu rétif parce qu’ils ont arrêté leur pratique équestre pendant plusieurs mois ou années, trop occupés par leurs études, leur travail ou leurs enfants, et ont perdu leurs bons réflexes et leur assurance, en même temps que leur souplesse ou leur condition physique.
Si l’on combine ces cas avec le fait de devoir monter un cheval encore jeune, mal éduqué ou habitué à une autre discipline que la randonnée, ou encore un cheval que l’on connaît mal ou qui est lui-même resté longtemps sans travailler, on arrive à de multiples possibilités de problèmes particuliers ou de désaccord global dans le couple cavalier - cheval.
Rétablir la confiance
Pour construire ou restaurer une relation d’entente et de respect,
il faut trouver un moyen de rétablir la confiance mutuelle dans
l’équipe formée par le cavalier randonneur et sa monture.
Et si l’expérience du cavalier ne lui permet pas de résoudre
les problèmes par lui-même, une bonne solution consiste à
se faire aider par des professionnels du secteur. Différentes formules
sont à envisager, selon les objectifs que l’on vise, le temps et
les moyens dont on dispose.
La tendance actuelle est de considérer comme un « must » les stages et autres « clinics » proposés par ceux que l’on désigne sous le nom de « nouveaux maîtres », le plus souvent des Américains, qui utilisent des méthodes éthologiques respectant la nature du cheval pour communiquer avec lui. Leur principes sont séduisants, leur discours convaincant, et la facilité avec laquelle ils obtiennent une vraie complicité avec n’importe quel cheval est très souvent sidérante. Mais trop souvent leur enseignement est excessivement cher, prodigué sous forme de démonstrations où l’on regarde sans vraiment participer, et surtout il s’adresse à des cavaliers de toutes disciplines, qui disposent d’énormément de temps à passer avec leur cheval, pour pouvoir commencer « à zéro » par une approche de l’animal au pré, continuer par des « jeux » à pied dans un rond de longe, etc., avant de monter sur son dos et de partir en promenade. Cette progression représente l’idéal que peu de propriétaires de chevaux sont prêts à entreprendre réellement (on se contente de bribes de théorie, ce qui évidemment ne donne pas les résultats escomptés).
Le cavalier qui se prépare à l ‘équitation d’extérieur et le cheval qu’on y destine ont besoin d’être éduqués sur le terrain afin de prendre conscience de leurs aptitudes et de leurs limites tout en surmontant leurs craintes au fil des chemins, goûtant ensemble au bonheur de randonner dans le nature.
« A jeune cavalier, vieux cheval, et à jeune cheval, vieux cavalier », cet adage bien connu est d’application pour l’exercice de l’équitation d’extérieur. Pour la première sortie, le cheval qui n’est pas encore rôdé à cette pratique ou qui présente l’une ou l’autre défense en extérieur sera monté par un cavalier randonneur averti, le cavalier moins expérimenté ou un peu défranchi enfourchant un cheval de type « vieux routier ». Ensuite, pour une séance suivante ou au terme d’une période de stage plus ou moins longue et définie, le cavalier retrouvera son propre cheval pour continuer le travail, d’abord accompagné puis seul.
Le temps de faire connaissance, de mettre les règles du jeu au
clair (pas question de bouger au montoir pour le cheval, pas question pour
le cavalier de coincer le cheval avec des enrênements compliqués,
par exemple) quelques gués, quelques fossés, quelques collines
et quelques conseils plus tard, la décontraction aura pris le dessus.
La confiance (re)viendra après une heure, une journée, une
semaine ou plus selon l’expérience antérieure et le caractère
de chacun.
Rencontre avec Simi, cavalier d’extérieur né
Ayant moi-même depuis plusieurs années l’habitude de procéder comme expliqué ci-dessus pour (ré)assortir chevaux et cavaliers d’extérieur, j’ai récemment rencontré un prodige en matière de mise en confiance du cheval de randonnée: Simion Craciun, dit « Simi », un jeune Roumain extrêmement sympathique, que j’ai interrogé sur son histoire:
- Simi, si je dis que vous êtes né cavalier d’extérieur,
ce n’est pas exagéré?
Non, mes parents travaillaient au haras de Beclean (en Roumanie,
dans les Carpates) et déjà tout bébé, je partais
chaque jour en baby-sitting chez ma grand-mère assis devant la selle
de mon père qui montait de fougueux étalons. Un peu plus
tard, c’est ma maman qui m’emmenait à la garderie à cheval
ou en attelage en me laissant parfois tenir les rênes ou les guides.
Donc depuis toujours, j’ai parcouru les campagnes avec des chevaux.
- Vous avez appris très tôt à vous débrouiller
seul?
J’avais environ cinq ans lorsque l’on m’a posé sur un âne
entre quatre bidons, et envoyé livrer le lait. Chaque jour, ma tournée
comptait alors une vingtaine de kilomètres que je parcourais seul.
Je n’avais au début aucune idée de comment diriger ma monture,
mais après quelques chutes et autres (més)aventures dont
je ris aujourd’hui, l’âne et moi sommes devenus les meilleurs amis
du monde.
- Vous avez également travaillé dès votre plus
jeune âge au haras, faisant à la fois votre éducation
de cavalier et celle des chevaux ?
Mon cousin et moi, âgés de six ans, avons été
chargés de rassembler les poulains: chez nous, les chevaux (et autres
animaux d’élevage) courent en liberté dans d’immenses espaces
pour pâturer. Mon oncle nous a amené un grand poulain de deux
ans, une selle, un bridon, et s’en est allé sans le moindre conseil,
nous enjoignant de nous débrouiller… Je vous laisse imaginer la
suite… Toujours est-il que nous avons sellé et bridé le cheval,
nous sommes hissés tous deux sur son dos, et avons fait notre boulot!
Je ne pourrais pas vous expliquer comment nous sommes parvenus à
nos fins, mais nous savions «d’instinct » qu’il fallait
trouver une façon de communiquer avec le cheval sans le brusquer:
nous étions tout à fait inconscients du danger, nous comportions
naturellement et n’avions que des intentions positives envers notre compagnon,
ce qui a dû le rassurer.
- Ce débourrage en extérieur n’était que le
premier d’une longue série?
Oui, à partir de cette époque et ensuite pendant mon
adolescence, j’ai travaillé au haras pendant tous mes congés scolaires. Toujours avec mon cousin, nous montions les étalons qui
devaient sortir régulièrement pour être en condition.
Comme nous étions légers, nous étions les premiers
cavaliers des jeunes chevaux. En toute innocence, nous enfourchions des
poulains mâles, les pieds coincés dans les étrivières
car nous avions de trop petites jambes pour atteindre les étriers.
Jamais personne ne nous a expliqué comment faire, ça venait
tout seul. Pire que cela, quand nous avions une dizaine d‘années,
notre jeu favori était d’aller en cachette des adultes attraper
les chevaux non débourrés dans les pâturages, de sauter
dessus à cru après leur avoir passé une ficelle dans
la bouche si nous en trouvions une, et de partir au grand galop pour des
courses enivrantes en pleine nature.
- Ces aventures sont incroyables, avez-vous toujours eu la chance
de ne pas avoir d’accident?
Nous faisions de nombreuses chutes, mais jamais très graves,
ça nous semblait normal. Jusqu’au jour où mon cousin a fait
un vol plané spectaculaire et s’est surtout fait très peur.
Il a refusé de monter sur un cheval pendant au moins un an. En fait,
il a été mon premier «élève »,
la première personne que j’ai eu à cœur de remettre en confiance
à cheval, en repartant avec lui beaucoup plus calmement, en lui
ré-expliquant des «trucs» qui nous avaient toujours
parus évidents avant son accident. En même temps, j’ai pris
moi-même conscience de certaines attitudes, certains gestes que j’adoptais
et répétais sans cesse pour établir une relation de
compréhension avec les chevaux.
- Ensuite, à l’armée, vous avez encore réussi
à rester dans le domaine équestre?
Oui, heureusement, car le service militaire est très long
en Roumanie. Dans l’unité de cavalerie où je me trouvais,
sept chevaux étaient affectés au transport d’un énorme
canon en pièces détachées. Le premier problème
était que les autres soldats n’étaient pas cavaliers, donc
c’est moi que l’on a nommé moniteur d’équitation (c’était
la première fois que j’allais travailler sur une piste de manège)
pour eux. Le second problème était qu’il y avait là
un cheval réputé méchant, qui m’avait évidemment
été attribué. Je m’en souviendrai toute ma vie, cette
jument s’appelait Coca et était effectivement assez violente, surtout
si on essayait de la toucher au passage de la sangle. Je l’ai apprivoisée
en partageant avec elle mes biscuits militaires, et nous avons finalement
formé une bonne équipe. J’ai participé à cette
période à tous les défilés et autres parades
équestres, et en plus, pour gagner un peu d’argent, je me portais
volontaire pour garder les chevaux la nuit.
- Y a t-il un souvenir particulier que vous désirez évoquer?
Pas un souvenir particulier, c’est plutôt le fait d’avoir
toujours monté des chevaux différents, quelquefois très
difficiles, qui a formé la richesse de mon expérience. Je
ne suis pas vraiment un autodidacte, ce sont ces dizaines de poulains et
chevaux qui m’ont tout appris.
Aujourd’hui âge de 23 ans, Simi est venu travailler en Belgique et retrouver son amie qu’il avait rencontrée en guidant une randonnée à cheval dans son pays natal. Son rêve est de retourner là-bas dans quelques années, nanti de quelques économies, pour y développer des activités de tourisme équestre et d’entraînement de chevaux d’extérieur.
Après l’avoir vu à l’œuvre en Roumanie, puis en Tunisie lors d’une randonnée équestre expérimentale où il a pris en charge l’éducation accélérée de trois jeunes chevaux qui donnaient du fil à retordre à leurs cavaliers, je lui ai demandé de m’assister pour la (re)mise en confiance des chevaux et cavaliers d’extérieur ici en Ardennes belges, ce qu’il a accepté avec joie. Chaque jour que je le vois avec les chevaux, je suis épaté: non seulement il part en promenade sur n’importe quel cheval avec une insouciance et une joie de vivre communicatives, mais en plus sa monture évolue avec une rapidité surprenante, exécutant sur le champ ce qu’il demande avec une sérénité merveilleuse. Je l’ai vu, avec un cheval qui cabrait au montoir, monter et descendre (comme en voltige, mais au ralenti) tous les cent mètres pendant une demi-journée de randonnée, à toutes les allures; le lendemain, le cheval était calme quand il le caressait au moment où son cavalier l’enfourchait, et trois jours plus tard il se comportait tout à fait normalement. Je l’ai vu, avec une jument qui était terrorisée dans la circulation, se balader rênes longues entre les camions après seulement deux ou trois écarts et de longues caresses; le lendemain, son cavalier la reprenait et suivait calmement le groupe, même le long de routes nationales. Je l’ai vu plusieurs fois sur des chevaux très chauds, dont personne ne trouvait le « frein », galoper à toute allure dans un champ, et s’arrêter sur quelques mètres en n’ayant dans la main que le bout de la longe attachée au licol du cheval. Je l’ai vu dans de multiples autres situations aussi, et les points communs en étaient toujours le calme et la confiance que l’on pouvait lire dans les yeux du cheval, la légèreté ou l’absence des mains du cavalier, et cette impression de bonheur, difficile à exprimer, que le cheval était en train de s’amuser autant que son grand gamin de cavalier. Car Simi ne se lasse pas de monter de nouveaux chevaux et de les faire progresser, devant les yeux puis sous la selle de leur cavalier.
Au service des cavaliers d’extérieur
Pour parfaire ou corriger l’éducation de votre cheval de randonnée
ainsi que la vôtre si nécessaire, le centre de randonnées
Liberty vous accueille
toute l ‘année pour des formules de stages, séjours, balades ou
randonnées « à la carte », mettant à votre
disposition une équipe compétente d’hommes de cheval et cavaliers
d’extérieur, et de bons chevaux de randonnée éduqués.
Tous les renseignements sont disponibles au 04/384.47.98 ou libertyrando@skynet.be.
Pour joindre Simi directement, on peut former le 0497/76.52.03 ou s’adresser
à son amie (Simi s’exprimant encore imparfaitement en français)
au 0497/76.52.03.
Jean-Louis Barbé.
Contrairement à l'endurance, le TREC est une discipline accessible à toutes les races et à tous les modèles de chevaux ou poneys (exemple). En effet, sur un PTV (= Parcours en Terrain Varié), vous rencontrerez bien souvent des obstacles à options en fonction de la taille de votre monture.
Le TREC, c'est de la randonnée ! Aussi, la base de l'entraînement est évidemment la randonnée. Quand je parle de randonnée, ce n'est pas uniquement la balade "pépère" du dimanche après-midi, ou la tournée des bistrots avec les copains. Je pense aux randonnées en pleine nature, dans des régions variées ; de par le paysage, le relief et les difficultés du terrain.
Les allures imposées en TREC variant entre 6 et 12 km/h, il est inutile de pousser sa monture dans ses derniers retranchements, une allure de randonnée variée comprenant des intervalles de pas, trot et petit galop est la plus judicieuse pour le travail physique et psychologique du cheval (le cheval s'ennuie en restant toujours à la même allure). Le principe même d'un bon entraînement dépend du plaisir que chaque équipier y prend. On fait du TREC pour s'amuser et pour amuser son cheval.
Lors de ces sorties, on va profiter au maximum des difficultés offertes par notre mère nature : troncs d'arbres à sauter, gués à traverser, fossés à franchir, ravins à traverser, etc. Les obstacles de PTV étant basés sur ce que l'on peut rencontrer en randonnée, tout est bon pour affranchir son cheval et pour travailler la complicité et la confiance mutuelle du couple.
Lors d'un refus éventuel ou du premier passage d'une difficulté inconnue, on n'hésitera pas à mettre pied à terre afin de la passer en main, ce qui est généralement moins stressant pour votre compagnon.
Le principe même du TREC étant l'évolution en milieu naturel, n'entraînons pas, dans la mesure du possible, notre cheval sur des obstacles "naturels" posés artificiellement dans un manège ou une carrière. Ce genre de montage est totalement artificiel au même titre qu'un parcours de saut d'obstacles !
Entre les périodes de travail sur un obstacle ou une difficulté, notre cheval a besoin de se changer les idées et d'évacuer son stress par un petit trot ou un gentil petit galop, suivi d'un retour au calme pour préparer l'obstacle suivant.
Il y a des obstacles que nous rencontrons peu en randonnée. Le portail ou la maniabilité en sont des exemples. Ce type de difficulté, faisant appel à une grande concentration de la part du cheval peut être travaillé en manège ou en carrière. Il ne faudra néanmoins pas perdre de vue la notion de plaisir à travailler en variant sans cesse les exercices et en se contentant de quelques passages corrects pour ne pas lasser notre compagnon et le pousser à la rébellion toujours négative. Ainsi, une "maniabilité", une passerelle, un couloir pour le reculer et 6 piquets de slalom peuvent agréablement décorer votre piste pour la période de travail hivernal, par exemple.
Pourquoi ne pas organiser de petits concours intimes sur ce genre de piste afin de se motiver à l'entraînement durant la longue saison morte ? Laissons les autres obstacles dans leur milieu naturel car ils n'ont rien à faire dans nos "bacs à sable".
Pour les plus sportifs d'entre nous, une excellente manière de travailler la complicité tout en faisant un entraînement physique léger (pour le cheval) est d'emmener son compagnon faire du jogging. Dans un premier temps, à la longe, le temps que le cheval comprenne ce nouveau jeu, mais très vite, il calquera son allure sur celle du joggeur et l'on pourra le lâcher dans les endroits sans danger. Croyez-moi, c'est une merveilleuse sensation que de pouvoir courir côte à côte, d'égal à égal, avec son meilleur compagnon d'aventure. Munissez-vous toujours du licol et de la longe afin d'éviter tout accident lors des traversées de routes et d'agglomérations !
Socialisation du cheval :
Lors d'une épreuve de TREC, votre compagnon sera plongé
dans une ambiance de concentration de chevaux à laquelle il n'est
peut-être pas habitué. Afin de l'habituer au transport
vers le lieu de l'épreuve et à cette ambiance particulière
aux concours (contrôle vétérinaire, véhicules,
grand nombre de chevaux, musique, appels des haut-parleurs, etc.), le plus
simple est évidemment de participer à un maximum de concours
et de concentrations de chevaux. Le calendrier TREC n'étant
pas encore très fourni ; faisons d'une pierre deux coups et alignons-nous
sur de petites épreuves d'endurance à allures réduites
(Initiation ou Qualificative 1) à des allures comprises entre 8
et 12 km/h. Ceci représentera un excellent travail de préparation
de l'endurance de notre cheval et le mettra régulièrement
"dans le bain" des concours.
Travail à pied, cheval en main
Certains exercices demandés sur le PTV doivent s'effectuer à
pied, cheval en main (plan descendant et ascendant en main). Il est
demandé que le cheval suive le cavalier (devenu piéton) et
ne marche pas comme à l'habitude au côté de son meneur.
Un travail simple pour obtenir ce résultat peut se faire dans un
étroit sentier où la place manque de façon évidente
pour marcher côte à côte.
Personnellement, je préfère une autre méthode
qui fait appel à la relation de confiance entre les partenaires
humains et équins.
Après une séance de travail en manège ou en carrière,
ou après une séance de travail à la longe, au lieu
de faire sécher votre cheval par un petit jeune du club, mettez
pied à terre, et après avoir attaché ou ôté
les rênes, lâchez votre cheval et attendez sans trop lui porter
attention. Au bout d'un moment, votre compagnon viendra vous chercher,
il vous poussera du bout du nez. C'est le signal que vous attendrez
pour vous mettre à marcher. Marchez calmement sans le regarder
mais invitez-le à vous suivre de la voix ou en claquant des doigts
derrière votre dos. Votre cheval vous suit Tranquillement.
Marchez large au début mais rapidement, décrivez des
figures simples de manège comme une diagonale ou un doubler pour
terminer par des voltes ou des demi-voltes. Votre cheval se prend
très vite à ce nouveau jeu et vous suit partout où
vous allez, tout en imitant vos mouvements et changements d'allure.
Si quelques obstacles sont encore montés dans votre piste, comme
une passerelle, un couloir ou un portail, franchissez-les calmement.
Vous remarquerez que, très vite, votre cheval vous suivra docilement
au travers de ces obstacles. Arrivés à ce résultat,
la longe ne sera plus qu'une décoration et une sécurité
pour le travail en extérieur.
Attention, évitez d'effectuer des mouvements brusques et de
faire face au cheval. Il vous suivra toujours plus facilement si
vous lui tournez le dos (c'est en fait le but de l'exercice).
Je pourrais encore écrire de nombreuses pages au sujet de l'entraînement des chevaux de randonnée et de TREC, mais je crois que nous y reviendrons à l'occasion d'articles spécifiques à tel ou tel exercice.
Chaque cavalier motivé trouvera ses méthodes d'entraînement
en fonction de son expérience, de son caractère et de celui
de son cheval.
Tous les trucs et astuces sont bons pour autant qu'on ne perde pas
de vue les principes de base de la relation homme/cheval qui sont : respect
mutuel, confiance, complicité, plaisir partagé.
2° LE CAVALIER
Comme le cheval de TREC, le cavalier de TREC est avant tout un cavalier randonneur, amoureux de la nature et de l'aventure partagée avec son compagnon équin. Aussi, le meilleur entraînement demeure la pratique de la randonnée dans son sens le plus large, c'est-à-dire, de la préparation sur la carte à la réalisation.
Comme pour le cheval, il faut chercher un maximum de diversité, tant dans les parcours que dans les paysages, les reliefs, la végétation et les difficultés plus techniques du parcours.
Dans l'équipe de TREC, le cavalier est le navigateur. Cela implique des notions très poussées de cartographie tant théoriques que pratiques. Je ne vais pas m'engager ici dans un cours de cartographie, laissons cela aux responsables de clubs qui le feront très bien, j'en suis certain.
Le plus important, c'est la pratique ! La cartographie peut se pratiquer lors de tout déplacement, que ce soit une randonnée à cheval, à pied ou à vélo, ou lors de voyages en voiture. Les cartes utilisées dans ces différents déplacements seront probablement à des échelles différentes mais cela ne peut que renforcer les qualités d'évaluation des distances réelles en rapport avec les distances sur carte.
Les parcours de TREC sont généralement tracés sur des cartes IGN au 1/25.000e ou au 1/20.000e. Le cavalier devra connaître par coeur et en détail la légende de ces cartes car celle-ci ne figurera pas toujours sur la carte fournie lors de l'épreuve.
Lorsque vous posséderez les connaissances théoriques, l'entraînement pratique se fera lors de chaque sortie.
Avant la sortie, entraînez-vous à évaluer la longueur réelle de celui-ci au moyen d'un curvimètre ou d'une latte graduée. Etalonnez également votre parcours en y marquant (sur la carte), chaque kilomètre (au 1/25.000e, un kilomètre est représenté par 4 cm).
Il est également bon de mettre certains points de repères en évidence. Vous essayerez de les retrouver dans la réalité (ruines, bornes, pylônes, etc.)
Lors de la sortie, entraînez-vous à toujours garder votre carte orientée en fonction de la route ou du chemin que vous empruntez. En Belgique, comme nous ne pouvons, en principe, pas sortir des cheminsréservés, l'orientation à la boussole est rarement indispensable en raison de la multitude de points de repère offerts par le paysage.
Faites régulièrement le point de votre position. Profitez de chaque carrefour, de chaque repère particulier pour vous repérer exactement sur la carte. Le cavalier de TREC doit toujours connaître sa position avec exactitude.
Les cartes n'étant pas toujours le reflet exact de la réalité en raison des remises à jour fort espacées, il sera indispensable de pouvoir faire appel à tous les renseignements que la carte peut vous fournir. En effet, vous pouvez très bien évoluer sur une route asphaltée qui figure sur la carte comme un chemin de terre ; l'asphaltage étant postérieur à la remise à jour de la carte. Il vous faudra dès lors utiliser d'autres repères que la couleur des voies ; utilisez par exemple le type de végétation environnante, les rivières ou points d'eau éventuels, les bâtiments particuliers, les lignes électriques, etc. Une carte est une véritable mine de renseignements pour qui sait l'utiliser.
Allures et vitesses
Le POR (parcours d’orientation et de régularité) étant
un parcours à vitesse imposée, il est indispensable de pouvoir
évaluer ces vitesses en fonction des repères tracés
sur la carte mais également par une bonne connaissance des allures
et de sa monture. La méthode la plus simple, pour connaître
la vitesse moyenne de chaque allure de son cheval, est de travailler sur
un parcours étalonné tous les kilomètres. Choisissez-vous
un petit parcours d'une dizaine de kilomètres en terrain varié
: un peu de route, des chemins, des sentiers, du plat, des côtes,
des descentes, etc. Balisez ce parcours discrètement tous
les kilomètres et travaillez-y au pas, au trot et au petit galop
afin de pouvoir évaluer la vitesse moyenne que pratique VOTRE cheval
aux différentes allures. Cette bonne connaissance des allures
de son cheval est indispensable à tout bon cavalier de TREC.
Attention, un POR peut être assez long (dépasser les 40 km), il vous faudra donc tester votre cheval dans les différents états de fatigue jusqu'à pouvoir évaluer sa vitesse en fonction de son état du moment. Cela représente un assez long travail qui peut être fait lors de toute randonnée.
Préparation à l'épreuve de maîtrise des allures
Cette épreuve est de loin la plus technique car elle fait appel
à des qualités de dressage pur, rarement travaillées
par le commun des randonneurs. Les résultats lors de nos précédentes
épreuves le prouvent : les commissaires doivent faire preuve de
beaucoup de largesse pour octroyer quelques points à la plupart
d'entre nous.
Pour ma part, le travail du pas rapide se fait naturellement en sortie extérieure. Certains chevaux ont la chance de posséder un "bon pas" naturellement, les autres ont besoin de travailler lors de longues sorties afin de se muscler et s'assouplir en fonction de cette allure. Un cheval sera motivé à accélérer son pas en compagnie d'un cheval juste un peu plus rapide que lui ; si la différence est trop grande, il aura tendance à se laisser distancer pour rattraper au trot.
Le petit galop lent et rassemblé est parfois aussi long à obtenir ; certains chevaux ont cela "dans le sang" (Arabes, Andalous, etc.), mais d'autres ont besoin d'un apprentissage plus ou moins long. Il peut se faire en extérieur comme en terrain clos ou en manège. Personnellement, je préconise un juste mélange des deux. En extérieur, on partira d'un galop moyen voire rapide, pour reprendre progressivement jusqu'à l'obtention de l'allure désirée. Ce travail m'a pris une année avec ma jument trotteuse qui ne voyait dans le galop qu'un défoulement sans limites.
En manège ou en carrière, le travail se fera plutôt dans le sens inverse : partir d'un travail au trot pour arriver progressivement à un petit galop. Le cheval étant très sensible aux rythmes musicaux, un travail en musique ne pourra que faciliter la tâche du "dresseur" et de sa monture. La musique renforce l'aspect ludique du travail.
Comme pour tout travail avec les chevaux et les animaux en général, ne brûlons pas les étapes et soyons attentifs aux signes de lassitude de notre compagnon.
Il est également important de travailler les allures sur la distance (150 m) et dans l'ordre des épreuves : le galop et ensuite le pas. En effet, cela représente une difficulté non négligeable : le cheval, excité par le galop de l'aller, aura tendance à vouloir revenir à vivre allure et le maintenir au pas allongé ne sera pas une mince affaire. Bien souvent, nous sommes obligés de "tenir" des chevaux à un pas beaucoup plus lent que leurs capacités afin d'éviter un passage au trot qui annulerait l'épreuve.
Ce n'est pas tout d'avoir un cheval formidable dans ses allures, encore faut-il qu'il les sorte à bon escient. C'est là tout le métier de cheval de concours !
Je vous livre là des idées et expériences personnelles sans prétention car je ne suis pas encore moi-même au top-niveau en TREC, mais peut-être y arriverons- nous ensemble en mettant en commun notre expérience et notre énergie afin de faire de la FFE le numéro un belge de la préparation au TREC !
Rendez-vous sur les épreuves !
extrat du n°270 de la revue HippoNews
Entraînement du cheval de
randonnée
par Florent Daout webmaster bénévole
du Site du Cheval
" Voilà un sujet ... qui ne peut pas être traité
en quelques lignes .., mais je m'y essaie.
Le cheval de randonnée doit avoir une bonne condition physique
et celle-ci sera obtenu évidement en extérieur.
Mais l'extérieur est vaste et il lui faudra être capable
d'évoluer en toute tranquillité et confiance dans de nombreuses
situations, pour cela, il faut absolument que le cheval soit mis en situation
devant différentes choses dont voici quelques exemples en vrac auxquels
le cheval de randonnée doit être habitué:
- la forêt, ses bruits et ses habitants (chevreuils, lapins,
oiseaux, lézards, serpents...), les tronçonneuses, les engins
de débardage, les coups de fusil des chasseurs, les chiens des chasseurs
ou des promeneurs, le bruit des cornes ou des sifflets des chasseurs rappelant
leurs chiens, les autres chevaux , le bruit d'un attelage, les cris des
enfants ou le bruit de certains de leurs jouets ...
- la plaine avec ses kilomètres de chemins en ligne droite et
son petit vent, les champs, les tracteurs avec leurs énormes remorques
et engins bruyants....
- La montagne avec ses dénivelés, les cascades, les lacs,
les parcs à moutons et les X portes à ouvrir et fermer, les
moutons, les vaches et les chèvres avec leurs cloches, les
fossés à sauter, les clôtures en barbelé , en
grillage à mouton, électrique....
- La route avec les voitures, camions, vélo, motos, piétons,
parapluies, rollers, les klaxons, les panneaux de signalisation, les phares
qui éblouissent, les banderoles, cônes, bâches et murs
de chantier....
-traverser une foie ferrée, rester calme lors du passage d'un
train sur une voie proche du chemin ou l'on se promène voir même
passer sous un pont lorsque le train passe dessus...
- La mer et ses kilomètres de plage en sable, sans oublier le
petit vent qui siffle sur le mat des bateaux , les planches à voile,
les planches de surf, les cerfs volant, les parasols....
- les avions avec leur bruit monstrueux, les hélicoptères,
les chars, les explosions (si si quand on est prêt d'une base militaire
c'est important), les militaires aussi avec leurs tenues de camouflage...
- Les rivières et ses ponts en bois ou en béton plus
ou moins haut et les passages à gué, les pêcheurs et
leurs cannes à pêche ou autres nasses...
- Les lignes électriques à haute tension avec leurs énormes
poteaux métalliques qui crépitent lorsqu'il fait humide.
- Le soleil et ses reflet, la pluie et le bruit qu'elle peut faire
sur telle ou telle chose, la neige et le verglas.
En résumé il faut que le cheval de randonnée soit
habitué à un maximum de choses et de situations mais il ne
faut pas oublier que le cheval a le droit d'avoir peur, mais il doit toujours
rester calme et dans les aides.
Il est évident que certaines situations ne seront jamais rencontrées
par votre cheval car ces situations changent selon la région, le
pays et le climat de celui-ci.
Pour terminer je dirais simplement que, lorsque le cheval fait confiance
à son cavalier, celui-ci est capable de passer n'importe ou si,
le cavalier est lui-même calme..."
Que de fois n’ai-je vu des cavaliers randonneurs fatiguer inutilement
leurs chevaux ou les attacher à la halte de midi alors qu’ils étaient
suants et soufflants.
Ceci sans se soucier le moins du monde de leur bien être ni des
risques que cela aurait pu entraîner pour la santé du cheval.
J’ai découvert que dans beaucoup de cas, cela était dû
à l’ignorance des cavaliers.
La cause principale de ce phénomène est due au fait que
de nombreux exploitants de manège laissent partir des cavaliers
non accompagnés en promenade car ils ne disposent plus de temps
pour mener des promenades et ne peuvent plus engager quelqu'un à
cet effet étant donné le prix de la main d’oeuvre.
C'est bien regrettable parce que ces promenades accompagnées
apprenaient aux cavaliers à gérer leurs allures dans le respect
du cheval.
C'est pourquoi j’ai décidé de vous faire part de mon expérience en la matière.
Avant d’aborder le sujet proprement dit, il faut tenir compte d’un certain
nombre de paramètres :
-la durée totale de la randonnée
-la longueur de l’étape du jour
-l’état général du cheval (âge, condition
physique, problèmes spécifiques à un cheval donné...)
-le chargement du cheval
-le relief et l’état du terrain sur lequel se déroule
la randonnée
Vous connaissez tous l’adage : "Qui veut aller loin ménage sa
monture".
Il contient à lui seul le principe général à
suivre par tout cavalier randonneur digne de ce nom.
Ainsi en début d’étape (du matin ou de l’après-midi),
il est recommandé de faire les vingt premières minutes de
l’étape à pied en tenant son cheval en main avant de le ressangler
et de mettre le pied à l’étrier et ce afin de lui échauffer
les membres et le dos.
Il convient également de mettre pied à terre si l’on doit parcourir une longue distance sur du macadam ou dans des montées longues et abruptes.
L’étape se fera au pas actif entrecoupé de temps à
autres de quelques centaines de mètres de trot sans toutefois faire
transpirer le cheval à l’excès pour éviter qu’il ne
prenne froid par temps froid et pour lui permettre de récupérer
plus facilement par forte chaleur.
En effet, un cheval au trot fixe son encolure et son dos.
Donc le trot procure du repos au dos du cheval et rompt la monotonie
du pas contrairement au pas et au galop, allures dont les mécanismes
exigent que le cheval fasse monter son dos.
De même il faut mettre pied à terre un kilomètre avant l’étape (de midi ou au soir) et dessangler le cheval de deux trous afin que le mouvement de va-et-vient de la selle masse naturellement le dos de votre monture et lui évite par la même tout risque de gonfles de harnachement.
Ces principes strictement appliqués évitent tout risque
de refroidissement du cheval lors d’une halte.
En outre ce rythme de marche régulier économise le cheval.
C'est ce que j’ai expérimenté l’été dernier lors de ma randonnée réalisée sans intendance au départ de Groenendael vers l’EquiRencontre d’Etalle.
Regardez où vous mettez les
pieds !
par Didier Dufrane, Maître randonneur
Je voudrais faire partager à mes amis cavaliers une bien triste histoire. Malgré l’expérience du guide, la préparation de l’expédition, la bonne connaissance des lieux et des terrains traversés depuis de nombreuses années, une randonnée équestre, même bien préparée, reste une aventure et peut tourner au drame.
Le dimanche 25 octobre 98, je partageais avec 22 cavalières et cavaliers, pour certains une première expérience, la joie de me retrouver à cheval dans la nature. Malgré une météo plus que défavorable, nous étions tous heureux de quitter les écuries, insouciants du drame que nous allions vivre.
Vers 11h20, à la sortie d’un petit bois superbe, nous empruntions un chemin de terre, nous dirigeant vers notre relais de midi, qui était à peine à une demi-heure de route. Tout s’était bien passé jusque là, les chevaux étaient calmes, la joie se lisait sur le visage des cavaliers qui découvraient que leur monture est un “véhicule tout terrain” à part entière. Notre joie fut bien vite rappelée à l’ordre et fit place aux dures réalités de la vie.
Un câble électrique, d’une ligne Electrabel de 380 volts, rompu par la tempête, pendait le long d’un poteau, se confondant dans l’herbe et traversant notre chemin. Un cheval du groupe mit malheureusement un pied dessus et fut terrassé immédiatement par électrocution.
Dans notre malheur, nous avons eu beaucoup de chance car Jennifer, sa cavalière, qui reçut une décharge électrique, ne subit aucune séquelle physique mais fut rudement touchée par la perte de son cheval acheté quinze jours auparavant.
Je me dois d’insister également sur la formation du guide, qui est primordiale, pour pouvoir gérer calmement et efficacement ce genre de situation.
Eloigner les cavaliers du cheval couché sur la ligne électrique,
pour éviter tout risque d’accident supplémentaire, appeler
les autorités compétentes, c’est-à-dire le service
100 pour emmener la cavalière qui a subi la décharge électrique
et la perte de son cheval, le vétérinaire pour constater
le décès du cheval, la gendarmerie pour le constat
de l’accident et Electrabel pour couper le courant, (le GSM n’est pas superflu
loin de toute habitation), le plus dur étant de convaincre et motiver
tous les autres cavaliers, qui ont subi également un terrible choc,
de poursuivre et terminer ce périple dans le calme et la sérénité.
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