Pour les Seniors
De l'équitation à l'attelage
par Raymond A. Gérard
 
Nous avons demandé à un cavalier émérite converti à l'attelage de témoigner de sa conversion...
 
A la question qui m'est posée :
"Pourquoi as-tu commencé l'attelage ?", je ne peux répondre, sans raconter toute ma vie, ce qui serait long et pas toujours très intéressant, donc, rRésumons.
 
Deux odeurs ont marqué mon enfance, celle du crottin de cheval qui me remplissait le nez, lorsque, me rendant chez les Frères, à l'école Saint-André, je longeais le grand manège de la caserne Fonck, boulevard de la Sauvenière, qui abritait un régiment d'artillerie ; l'autre, celle de l'huile de ricin que l'on employait dans les moteurs des motos de course et qui embaumait l'air du circuit de Francorchamps.
La première période de ma vie fut dédiée à la moto que j'employais tant pour mes déplacements que pour mon plaisir.
A la suite d'un retournement économique, j'abandonnai les deux roues pour l'équitation, dans laquelle je retrouvais, vitesse à part, la même indépendance, la monture entre les jambes, l'air, le soleil, la pluie ; la moto répondait à la rotation de mon poignet pour changer de régime, s'inclinait dans les virages, m'obéissait le plus souvent avec parfois des réactions mécaniques plus ou moins prévisibles.
Plus tard, le cheval, vivait, attentif aux ordres, obéissait à l'action des aides, mais gardait toujours prêtes ses réactions propres.

Que de souvenirs de ces décennies passées avec mes différents chevaux !
Pour parodier Maurice Chevalier, je chanterai "Tous les chevaux que j'ai connus avaient quelque chose de bien, les yeux de Bella, la robe de Farah, la croupe de Mary, etc."
Que de belles randonnées effectuées à ce rythme plus humain que celui qu'adopte le plus souvent notre société excitée. Lorsque, après quelques jours de parcours dans la nature, je rentrais dans la "civilisation" au volant de la voiture, Marielle devait me secouer en disant "Eh là, tu n'es plus à cheval" tant j'avais été conditionné par la cadence de ma monture.
Les années passent, et les "méhins" nous pénètrent tout doucement sans faire de bruit, mais l'attirance du cheval et les joies qu'il nous procure dans ce magnifique théâtre qu'est la nature ne doivent pas cesser.
Alors, si la monte devient trop pénible, il n'y a qu'une solution : l'attelage.
Et cela fut non une fin, mais un renouveau.
Un autre usage de cet animal que l'on pourrait croire fait pour devenir monture, tracteur et ami de l'homme.
L'attelage permet de découvrir un autre aspect du cheval.

Contrairement à l'équitation, ici on le voit travailler, les aides ne se situent plus dans nos jambes ; dans notre buste, le contact physique disparaît pour faire place à un contact plus psychologique ; la parole soutient notre ami ; une confiance plus grande s'établit entre les deux protagonistes.
Et, par d'autres chemins, moins étroits parfois, l'attelage permet au meneur, seul ou accompagné, de découvrir cette communion entre l'animal et lui-même et de continuer à parcourir cette nature si jolie en toute saison.
Mais, attention, l'attelage ne s'improvise pas !
 
 

HippoNews  -  Attelage - FFE

 

 


webmaster