Les amazones tiennent Salon

Samedi 20 mars 1999, 10h tapantes.  Les Amazones débarquent au Heysel : 3 chevaux, 2 amazones, 1 cavalier, 1 speakerine et au moins une tonne de matériel.

Première présentation : le moins qu’on puisse en dire : ce n’est pas la foule !  Heureusement, les chevaux sont calmes, en vieux routiniers de ce genre de manifestations.

Deuxième passage l’après-midi : Idaho, mon petit espagnol, est un peu chaud : autant à l’effet d’être seul en piste, qu’énervé par le brouhaha continuel qui règne en maître.  Tout se passe bien, heureusement, et j’ai déjà quelques contacts utiles.

Dimanche 21. Débarquement en masse de chevaux Arabes : c’est le Brussel Arabian Show.  Nous, nous n’avons pas le droit de sortir.  Nos braves chevaux tournent, tournent et retournent dans leurs boxes, tandis que les épreuves se succèdent, et surtout ne finissent pas…  Finalement, nous détendrons nos montures sur le coup de 20h … dans les parkings !

Lundi, mardi, mercredi, jeudi : les jours coulent et se ressemblent.  Passage le matin, à 3, pour 20 minutes en piste : présentation de la monte en amazone, et pas de deux.  Notre speaker, français d’origine, a bien du mal à énoncer les noms de chez nous : la prononciation de Vondel ne fait pas bon ménage avec l’accent de Voltaire, ce qui fait beaucoup rire les spectateurs !  Passage l’après-midi, seule, juste en présentation, trop simple à mon goût, mais il n’y a pas moyen d’avoir des barres d’obstacles.  Or, le dressage n’a pas vraiment une dimension spectaculaire pour le public.

Vendredi 26 : jour de gala, avec la nocturne.  Le thème du jour : l’élégance ! Passage le matin, en pas de deux, totalement improvisé, avec une amie rencontrée au salon.  Et puis la course. Retourner au manège embarquer cinq chevaux supplémentaires, avec tout leur matériel.  Et surtout ne pas oublier le matériel supplémentaire, ni les costumes : nous avons fait de nouvelles adeptes au salon : deux jeunes dames montant de magnifiques pure race espagnols. Ces dames ont été mises dans les fourches, et nous leur avons proposé de participer au concours d’élégance de ce vendredi : elles sont ravies, avec une pointe d’appréhension, quand même : une demi-heure d’instruction, c’est peu, même pour des cavalières chevronnées !

17.00. J’attendais des amazones du Limbourg : une seule est arrivée.  Entendons-nous : le boxe contient son cheval, son camion est sur le parking, mais pas de trace de la cavalière.  Elle doit nous chercher...
17.30. On prépare les chevaux : merci les grooms, vous avez été formidables !  Mes deux « espagnoles » s’impatientent : quand vais-je m’occuper d’elles ? Elles ne connaissent pas bien le matériel, et je dois impérativement les mettre en selle moi-même.
17.45 : les dames du Carrousel sont en piste d’échauffement. 6 belles amazones, en tenue du Second Empire.  On a réquisitionné un krondstad chez les voisins, il manquait 2 "suivez-moi", une cravache ; et le stress s’installe.  Deux des jeunes-filles ne sont mises dans les fourches que depuis quelques semaines, et c’est la première sortie d’un des chevaux.  Personne n’en mène très large ! Sauf notre instructeur, relax comme d’habitude…
18.15 : il y a du retard ! La tension monte : notre speaker n’est pas là, la musique fait des siennes, et les chevaux s’échauffent. Enfin, le Carrousel des Dames entre en piste.
10 minutes plus tard, sans trop de couacs, nous sortons de piste sous les applaudissements, et c’est à nouveau la course.  Nous devons changer de costume et de selle pour le concours d’élégance, avec seulement 20 minutes de battement.  Pendant ce temps, s’enchaîne un pas de deux, (amazone et cavalier), puis un autre pas de 2, avec des chevaux ibériques, cette fois.  Pour suivre, Denis Soyer, notre instructeur, très impressionnant aux longues rênes avec son étalon blanc.
Enfin, le plat de résistance : le concours d’élégance.  Nous avons réussi à réunir 10 amazones (un vrai record, c’est un des premiers concours d’élégance en Belgique) : les filles du carrousel, une amazone sur son étalon Mérens, 2 amazones en costume folklorique sur leurs étalons pure race espagnols (que j’ai enfin réussi à mettre à cheval, tout en changeant de tenue et de selle), et mon amazone limbourgeoise, sur son cheval.  Défilé, cotation, il paraît que nous sommes… délicieuses.  Seul petit hic : les deux jurés que nous avions convoqués ne sont pas là : il a fallu improviser, et réquisitionner l’oiseau rare assez compétent pour nous juger…  20 minutes plus tard, le temps des délibérations, trois de nos cavalières font une démonstration à l’obstacle, qui remporte un franc succès.

Après une proclamation un peu mouvementée, pour cause de panne de micro, et un tour d’honneur rien moins que triomphal, nous libérons la piste.

Article de Pascaline Martin - extrait du n° 271 de mai 99 de la revue HippoNews

 
 
 
 

 Amazone - Le Cheval a une Place dans le Monde Moderne

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