La génération de nos grands-mères montait dans les fourches avec le poids du corps légèrement vers la droite pour compenser le poids des jambes à gauche afin de ne pas déséquilibrer le cheval.
Ceci nous est confirmé par Madame Trasenster qui tient son enseignement
de Lady Hampthill, une lady anglaise qui montait en amazone et chassait
le renard avec passion.
C'était également la théorie du Commandant Doulier
dont la maman ne montait que dans les fourches et il l'enseigna ainsi à
sa fille Carole.
Tous deux nous confirment qu'après de longues chevauchées,
que ce soit à la chasse ou en voyage (hé oui, avant la voiture
automobile, on voyageait à cheval ou en attelage !), on constatait
souvent une blessure d'un côté du garrot.
Tous estiment à présent que la façon "moderne
préconisée à la fois par la France et par l'Angleterre
est préférable. En voici l'explication par Denis Soyer, moniteur
breveté par la British Horse Society.
La position de l’Amazone à
cheval
Par Denis Soyer, B.H.S. Reg’d
Voici les 10 points de la position de l’amazone à cheval.
Ils sont accompagnés de quelques commentaires pour les rendre
plus compréhensibles.
* L’Amazone doit être assise d’aplomb, les fesses portant également
sur la selle et le plus en avant possible pour la gauche, la fesse droite
devant rester sur la même ligne pour avoir les hanches perpendiculaires
à l’axe de marche du cheval. L’amazone débutante, lorsqu’elle
se met à cheval, s’assied à califourchon sur la selle.
Elle se positionne de façon à avoir la cuisse gauche
contre la fourche mobile. Son bassin et ses hanches doivent être
à même hauteur, parallèles aux épaules du cheval.
Alors, seulement, la cavalière peut se mettre en amazone.
Au début, dès que la dame perd la position, il est bon
de recommencer toute cette procédure.
Le poids du corps doit être égal sur les deux fesses.
Toutefois, l’amazone reportera son poids sur la cuisse droite afin
de compenser la gravité qui aura tendance à l’attirer à
gauche du dos du cheval.
* Le genou droit demi-ployé autour de la fourche supérieure.
Lorsque le genou droit est bien positionné, on peut passer le
travers de 2 doigts entre la fourche fixe et le pli du genou.
Ces deux derniers points permettent de déterminer si une selle
convient à l’anatomie de la cavalière.
* La jambe droite tombant naturellement le long de l’épaule gauche
du cheval sur l’avancée du quartier gauche de la selle (appelée
garde-jambe).
Si la cavalière n’a pas une bonne assiette, rapidement, aux
allures vives, la jambe droite partira vers l’avant. Il faut alors s’arrêter
et corriger sa position.
* La face extérieure du mollet droit adhérente à
l’avancée du quartier.
Il est important de trouver la bonne position de la jambe afin d’éviter
les crampes et l’engourdissement dû à un excès de pression
sur les vaisseaux sanguins.
* La pointe du pied droit vers le bas et ramenée vers le cheval.
L’enfer de votre tailleur, si la pointe de pied ne reste pas contre
l’épaule du cheval.
En présentation, c’est une faute gravement sanctionnée.
* La cuisse gauche placée sous la fourche inférieure,
de manière à ce qu’elle effleure la fourche lorsque l’étrier
est chaussé, celui-ci devant l’être au tiers du pied.
Afin de savoir si l’étrier est réglé à
la bonne longueur, l’amazone doit pouvoir passer le plat de sa main gauche
entre la fourche mobile et sa cuisse.
* La jambe gauche tombant naturellement, le genou liant contre la selle,
le bas de la jambe au contact du cheval, le talon bas. Si la position de
la dame est défectueuse, le genou gauche sortira de la fourche mobile.
Il faut à nouveau reconstruire sa position comme décrite
ci-dessus.
En amazone, il faut un peu serrer le genou gauche contre la selle.
* Le rein souple. Le cheval tenu par un aide, la cavalière s’assied
sur ses mains.
En inclinant son buste d’avant en arrière, elle cherchera ainsi
la position qui reporte le plus de poids sur ses mains.
Une fois cette attitude trouvé, la dame essayera de la conserver
aux trois allures.
* Les hanches perpendiculaires à l’axe de marche du cheval.
Le centre de gravité de la cavalière doit se trouver
au-dessus de celui du cheval afin d’influencer au mieux la locomotion de
celui-ci.
* Le haut du cors aisé, libre et droit.
Du côté hors jambe, une amazone bossue donne l’impression
d’être une petite boule posée sur une cheval, ce qui est un
spectacle des plus inélégants.
* La ligne des épaules perpendiculaire à l’axe de marche
du cheval.
L’épaule droite effacée et l’épaule gauche tendant
à s’avancer.
Placé derrière le cheval, le professeur vérifiera
si la colonne vertébrale de l’amazone tombe bien perpendiculairement
au dos du cheval. En cercle à gauche, la cavalière évitera
de tourner son buste trop à gauche.
Celui-ci n’aura que trop tendance à le faire par lui-même.
* Les bras tombant naturellement le long du corps, le coude à
demi-ployé.
Les coudes doivent venir se lover dans le creux de la taille sans serrer.
* Les deux mains pouvant tenir les rênes séparées
comme à califourchon, mais les poignets un peu plus écartés
afin de garder le bas de la cravache au contact et les coudes restant le
long du corps.
Les mains doivent être clairement visibles de part et d’autre
du genou droit.
* Où la main gauche seule pouvant tenir les rênes, placées dans l’axe du garrot du cheval. La main gauche se tient au dessus du genou droit et la main droite pend négligemment le long du corps. Ils convient, alors, de tenir une cravache courte car la main est beaucoup plus basse.
* Le poignet à hauteur du coude, et dans le prolongement de l’avant-bras,
le pouce en dessus.
Une ligne droite doit partir des coudes, passer par les poignets et
arriver à la bouche du cheval par l’intermédiaire des rênes.
* La tête droite, aisée et dégagée des épaules,
le regard droit.
« Le regard haut, fier et droit, par Saint-Georges, soyez fier
de monter à cheval ! » nous criait souvent un de mes premiers
professeurs qui avait été officier dans je ne sais quelle
cavalerie Sud-américaine.
Il avait raison car lorsque la dame, coiffée d’un kronstadt,
se met à hocher du chef en mesure avec les allures de sa monture,
c'est très disgracieux.
Ceci est la preuve d’un manque de souplesse du rein.
Paru dans HippoNews, Avril 1997, pp.16-17.
Comment bien trouver sa position
en selle
Par Denis Soyer, B.H.S. Reg’d
Voici, point par point, comment se positionner correctement en amazone.
* Lors du montoir, la cavalière s’assiéra à califourchon
sur la selle et le plus en avant possible de façon à ce que
la cuise gauche vienne en contact avec la fourche mobile.
Les hanches doivent rester parallèles aux épaules du
cheval.
* Ainsi positionnée, un aide regardera si, vue de dos, la colonne
vertébrale de notre amazone est bien perpendiculaire à celle
du cheval.
Le poids du corps de la cavalière doit être également
réparti sur les deux os des fesses (ischions).
* En prenant soin de ne rien déranger dans la position déjà
acquise, la jambe droite est alors placée autour de la fourche fixe.
Comme décrit dans l’article précédant, on vérifie
que l’espace d’une travers de deux doigts se trouve bien entre la fourche
et le pli du genou.
* Au départ, il faut un peu ramener le tibia de la jambe droite
vers la jambe gauche.
Afin de bien faire sentir la bonne position du pied droit, on peut
légèrement appuyer dessus.
Mais pour éviter que le pied sorte vers l’extérieur,
il faut bien positionner le mollet à plat contre le « garde-jambe
».
C'est au professeur que revient la responsabilité de bien vérifier
ces détails importants.
* A ce moment, l’étrier gauche peut être chaussé.
N’oubliez pas de vérifier la longueur.
Une étrivière trop longue fera glisser la cavalière
à gauche.
Une étrivière trop courte obligera la dame à s’accrocher
constamment aux fourches.
L’espace du plat d’une main entre la fourche mobile et la jambe gauche
est nécessaire.
* Afin de trouver la bonne position du buste, il suffit de s’asseoir sur les mains et d’incliner le buste d’avant en arrière, jusqu'à ressentir l’endroit où le poids du corps est le plus lourd.
* Pour les épaules et le port de tête, il faut lever les
épaules le plus haut possible vers les oreilles, et les reculer
le plus en arrière possible, jusqu'à ce que les omoplates
se touchent.
Enfin, relâchez les épaules en les laissant retomber en
place.
Cet exercice est recommandé aussi à pied afin de vous
tenir toujours droit et de renvoyer un image positive de vous-même.
* Afin de vérifier le parallélisme des épaules
de la cavalière et du cheval, l’amazone, tiendra la balancine de
la main droite. Puis, les bras relâchés le long du corps,
les coudes trouvent leur place naturellement.
Il suffit, alors de ployer les avant-bras afin de trouver la bonne
position des mains.
* Dès qu’une faute de position est commise, il faut s’arrêter et recommencer le positionnement de la cavalière depuis le début.
Voici notre cavalière bien positionnée à l’arrêt : voyons maintenant comment cela se passe en mouvement.
* Comme à califourchon, l’aide primordiale est celle de l’assiette.
La dame devra s’efforcer de se lier avec le mouvement du cheval. Ceci
est beaucoup plus facile en amazone, car la position du corps et surtout
des jambes force la cavalière à accompagner le cheval.
* La difficulté, lors de l’apprentissage de la monte en amazone,
est d’éviter de pivoter autour des fourches, car au début,
la cavalière va inévitablement s’accrocher à ces fourches.
En mouvement, aux allures vives, le corps de la dame se déportera
vers la droite et vers l’avant.
Certaines se retrouvent même assises contre les fourches, face
à gauche.
Il faut alors s’arrêter et se repositionner au plus vite, sous
peine de chute !
* A l’entraînement, avec les cavalière débutantes,
il faut travailler sans jupe afin de pouvoir bien corriger la position
des jambes.
Plus tard, lorsque la position de base sera bien acquise, le travail
avec une jupe aidera la cavalière à améliorer sa position.
Mais les défauts de jambes seront en partie cachés.
* Afin d’améliorer rapidement la position de l’amazone, le travail à la longe avec une cheval régulier et bien mis à la vois est inestimable.
Paru dans HippoNews - juillet-août 1997, p. 31