L’Amazone, équitation traditionnelle pour femmes actuelles
Par Pascaline Martin, secrétaire des Amazones de Belgique

Pourquoi monter en amazone ? Quel peut être l’intérêt de cette monte passée de mode ? Si on écoute les fanatiques de la monte " dans les fourches ", les réponses sont aussi variées qu’enthousiastes : une immédiate sensation d’aisance en selle, un confort surprenant, une impression d’élégance et de féminité, un cheval qui se sent bien, une sécurité accrue grâce aux fourches, et ce, même sur un cheval difficile… Bref, beaucoup de qualités pour un sport bien oublié.

Pascaline Martin, présidente des Amazones de Belgique et LNS-Ruby

Historique

L’idée d’asseoir la femme en position d’amazone est très ancienne : dès l’Antiquité, en fait, mais il ne s’agissait pas alors d’équitation, la femme étant simplement posée de côté sur le cheval. De la Sambue (sorte de fauteuil à rambarde) à notre selle actuelle, il fallut attendre des siècles et de nombreuses améliorations du siège, des " cornes ", de l’étrier pour que la solidité d’assiette indispensable transforme la "monte en amazone " en " équitation en amazone ". Si la fourche supérieure existe depuis longtemps, il fallut attendre l’époque de Fançois Baucher pour que le secret de la solidité à cheval fût trouvé : la fourche inférieure, qui retient la jambe gauche en bonne position.

Les selles actuelles comportent ainsi 2 fourches du côté gauche, une supérieure autour de laquelle se plie la jambe droite, l’autre, inférieure, calant la cuisse gauche. A noter qu’on emploie toujours un étrier de sécurité. En plus de la sangle normale, la selle comporte également une sangle supplémentaire, appelée balancine, qui part de l’arrière de la selle côté droit et rejoint la sangle normale : elle contrebalance le poids des jambes. Enfin, elle comporte une sur-sangle. Le quarter gauche est prolongé en avant par un garde-jambe, qui accueille le pendant de la jambe droite. Il est très important que la selle soit bien équilibrée et parfaitement adaptée au dos du cheval, car l’amazone doit être assise très exactement au milieu du dos du cheval, épaules et hanches parallèles aux épaules du cheval, comme à califourchon.

Accessoire indispensable : la longue cravache, solide et légèrement flexible. Son rôle est de remplacer la jambe droite. L’éperon est aussi recommandé : un seul éperon, au pied gauche, permet des interventions vigoureuses et précises, car l’amazone étrive très court, sa cuisse gardant le contact avec la fourche inférieure. Il est de tradition de monter en bride, pour une raison autant pratique que logique : l’amazone, encadrant moins bien son cheval que le cavalier, obtient un peu plus difficilement la maîtrise de sa monture et sa mise en main, d’où l’usage recommandé de la bride. Le filet reste néanmoins obligatoire dans les petites reprises de dressage.

La tenue comporte essentiellement la jupe (dans la tradition française) ou le tablier de vénerie, (porté par les anglaises). Pour les présentation et concours, on demande une coiffure traditionnelle, melon ou kronstadt, et la veste de cavalière.

Quand au partenaire, le choix d’un cheval dépend de nombreux critères, dont surtout le niveau équestre de celle qui le montera. Pour débuter, un honnête et solide cheval de manège est parfait. Plus tard, pour pratiquer une réelle équitation " dans les fourches ", il faut, comme pour l’équitation à califourchon, un cheval en impulsion, très équilibré et sensible. La selle d’amazone étant un peu plu longue qu’une selle normale, on recherchera un cheval bon porteur, avec un dos large et solide, car le poids de l’amazone se met légèrement plus en arrière.

Actuellement

Selon les traditions française, anglaise ou néerlandaise, il existe quelques différencs de style et de tenue, mais toutes présentent un intérêt et beaucoup de sérieux dans la promotion de ce sport si élégant.

En France, les " Amazones de France ", association regroupant quelque 800 membres actitifs, ainsi que des manèges où l’on pratique cette forme de monte, font partie de la Fédération Française d’Equitqtion. Il est ainsi possible de présenter les " galops " en section amazone, et cela dans toutes les disciplines, excepté le parcours du complet.

En Grande-Bretagne, " The Side-Saddle Association " fête cette année son 22ème anniversaire. Elle organise des concours dans chaque région, et au mois d’août, un grand concours national de 2 jours regroupe les amazone anglaises. Il est possible d’y obtenir des diplômes en quatre niveaux différents, et cela dans toutes les disciplines, (y compris le complet, car la chasse à courre en amazone est encore d’une pratique courante outre-Manche).

Enfin, aux Pays-Bas, la " Nederlandse Vereniging het Damezadel " a fêté ses 16 ans, et organise également des manifestions au niveau national.

La Belgique est un peu à la traîne, et seules quelques isolées pratiquent la monte en amazone chez nous. Trois d’entre elle se sont rencontrées au " Lord Newcastle Stables ", à Hoeilaart, manège où l’on peut pratique la monte dans les fourches avec Mr Denis Soyer. Elles souhaitent créer une association, un groupement d’activités pour les amazones. Mesdames, Mesdemoiselles, vous montez en amazone, vous faites des concours, des présentations, vous donnez des cours, vous possédez une selle, vous voulez en savoir un peu plus sur cette discipline, faites-vous connaître, contactez-nous et … à vos fourches !

Paru dans HippoNews de mars 1996, pp. 24-25
 

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