Que d’herbe, que d’herbe !
par Alain Willemart, d’après les éminents articles d’Anne-Christine Marlier

De deux choses l’une : soit vous disposez tout juste d’un terrain vague ou d’une terre en friche, soit vous disposez déjà d’une pâture. Dans le premier cas, vous devez créer la pâture ; dans le second, il vous reste à l’entretenir.

Créer une pâture

Dans un parterre de fleurs, la mauvaise herbe est celle qui fait tache. Dans une prairie, si l’on fait exception des orties et chardons, la "mauvaise herbe" ne se distingue pas nécessairement de la bonne, du moins aux yeux du néophyte. Le cheval, lui, ne s’y trompe pas. La bonne qualité d’une prairie dépend directement de son humidité. Trop humide, elle favorise les mauvaises herbes. Un drainage peut arranger les choses. Trop sèche, il faut adapter les semis. Si vous partez d’un champ ou d’un terrain vague, le sol doit être préparé longtemps à l’avance. Le but de l’opération est d’éliminer au maximum les mauvaises herbes et d’enrichir le sol. Pour ce faire, avant d’être ensemencé, le sol doit être ameubli, sarclé, enrichi avec des fumures et éventuellement de la chaux.

Les semis sont toujours préférables à l’herbe qui pousse naturellement car dans ce cas, la mauvaise pousse souvent au détriment de la bonne. Les semis se font en automne, ou, si le climat est trop froid et trop humide, au printemps. Le choix des semences se fera en fonction de la qualité du sol et du climat. Certaines plantes résistent mieux à la sécheresse que d’autres. Une pâture n’est jamais constituée d’un seul type de plante. Il s’agit le plus souvent d’un mélange constitué d’espèces tallantes, d’espèces stolonifères et de légumineuses. C’est donc sur la proportion entre les différentes graines qu’il convient d’agir.

Il convient de mélanger correctement afin d’éviter la pousse de telle espèce dans un coin de la prairie, et le reste dans le coin opposé. Il faut compter entre 45 et 60 kg de semences par hectare.

Espèces tallantes : 50 % (la talle est une tige secondaire, munie de racines adventives, apparaissant à partir du pied principal d’une plante)

• Ray grass anglais 25 %

• Fétuque des prés 10 %

• Crételle 5%

• Phléole 10 %

Espèces stolonifères :

25 % (plantes qui émettent des stolons, comme le fraisier)

• Pâturin des prés 12,5 %

• Pâturin commun 12,5 %

Légumineuses : 25 %

• Trèfle blanc 25 %

Le semis doit être recouvert par plusieurs coups de herse et au besoin (temps sec), d’un coup de rouleau, de façon à enterrer superficiellement les graines.

Entretenir une pâture

Pour maintenir en état une bonne pâture, il faut "l’engraisser" au printemps avec des scories potassiques, un peu de nitrate et éventuellement de la chaux. Le moment de l’épandage de l’engrais se choisira en fonction de la météo annoncée. En effet, l’engrais ne pénétrera pas dans le sol sans l’aide d’une petite pluie fine ou d’une bonne rosée matinale. Le ruissellement d’une forte pluie l’emportera avant qu’il ait pu pénétrer. Attention, ces substances étant toxiques, un temps trop sec les fera stagner à la surface du sol, ce qui interdira l’accès des animaux au pré pendant tout ce temps-là. Si une sécheresse printanière s’installe, évitez tout épandage. Si le mal est fait, un arrosage est envisageable.

Même bien équilibré, il se peut que le mélange de graines ne plaise pas à votre cheval à 100 % . Ovins et bovins sont moins difficiles sur ce plan et une cohabitation avec des chevaux permet d’éviter ce gaspillage. Si la cohabitation n’est pas possible, une division de la pâture en parcelles est envisageable en faisant alterner bovins et chevaux. Les moutons conviennent également, mais ils nécessitent une clôture adaptée.

L’épandage des crottins doit être effectué au moins une fois par semaine. Si des orties et des chardons apparaissent, ils doivent être traitées avant la floraison, soit en les coupant, soit à l’aide de désherbants sélectifs.
 
Extrait du n°260 de l'HippoNews
 

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