"Le Cheval dans la bande dessinée"
Extrait du dossier du mois de la revue HippoNews n°254 - septembre 1997

Essai de typologie par Isabelle Dolphijn

Les chevaux qui parlent

Les tandems Il a un nom Le compagnon Des conseils en équitation et psychologie chevaline Morphologie aléatoire Harnachement de fantaisie Hennnniiiisssseeemment Mention spéciale

 
 
 
Kogaratsu, Chevalier du Soleil Levant
Les samouraïs : la voie de l'arc et du cheval

Qui étaient les samouraïs ? Ils sont "hommes de cheval", ils appartiennent à cette élite militaire sans qui alors on ne peut gagner de bataille : la cavalerie.  Pour tracer leur silhouette, faisons un parallèle avec notre chevalier européen.  Dans les deux cas, il s'agit d'hommes de guerre appartenant à la classe nobiliaire.  Ils tiennent leur fief d'un seigneur et s'inscrivent complètement dans un système féodal.  Depuis leur plus jeune âge ils sont rompus au métier des armes.  Leur imaginaire, qu'il soit fait de récits épiques ou de littérature courtoise leur propose un même modèle, visant à fortifier en eux l'idée qu'ils sont des surhommes.  Ils ont la même mystique des armes.  La religion a pour eux une grande importance, cette naïveté en faisant souvent les jouets, du temple ou de l'église.  Nous caractérisons erronément le samouraï par le sabre et l'armure ; mais avant de suivre le bushido ou  "voie du guerrier", les samouraïs suivirent la "voie de l'arc et du cheval" et c'est là ce qui nous intéresse.

On peut penser qu'à l'origine de ces deux classes nobiliaires il y a de simples guerriers possédant des chevaux et capables de les monter au combat, cette particularité en faisant des combattants d'élite.  Dans ces périodes reculées, la valeur d'un homme se calculant en efficacité au combat, ils devinrent donc plus que des guerriers, tout en restant moins que des seigneurs terriens : la classe des samouraïs (ou des chevaliers) étaient née.
Inversement, on peut croire que c'est dans une classe déjà de petite noblesse que se développe ce rang : la possession d'un petit titre ou l'appartenance puînée à une famille noble donnant le droit de chevaucher en bataille, à l'égal des princes, rois et autres grands seigneurs.  Le cheval donnant le titre ou le titre donnant le cheval, il s'est créé, au Japon comme en Europe, une classe intermédiaire entre le simple combattant et le grand seigneur possesseur de territoires.
Mais si, en Europe une cavalerie lourde, armurée, caparaçonnée était appuyée par une cavalerie légère, composée de roturiers, au Japon il n'y eut jamais, pendant la période médiévale, d'autre cavalerie que celle des samouraïs.

Equipement : la mobilité avant tout

Le samouraï s'équipe pour se protéger, mais pas au détriment de la souplesse et de la rapidité.  Composée de lames d'acier tenues entre elles par un complexe système de lacets, son armure englobe moins bien le corps qu'une armure de plates du quinzième siècle européen, mais offre une mobilité de loin supérieure.

Pour la protection du cheval, hélas pour lui, la mobilité est aussi le maître mot.  Pas question de l'alourdir comme en Europe d'un caparaçon d'acier couvrant poitrail, tête, croupe et même parfois flans. Même le tissu est jugé trop lourd et donc handicapant.  Il faut savoir aussi que ce matériel coûtait, proportionnellement, plus cher au Japon, qu'en Europe, car les métiers du cuir y étaient sujets à certains tabous.
La seule protection dont disposait la monture nippone était constituée d'un harnachement de pendants et de pompons, à base de coton ou de laine, le garantissant très vaguement des coups de tranchant.  Il y existait bien des chanfreins de tête, mais fait de papier bouilli, ils ne protégeaient en rien.  Ils étaient conçus à la semblance de têtes de dragons, cornus et grimaçants, avaient probablement fonction d'effrayer l'ennemi et étaient sans doute prisés pour raison esthétique.

De nombreux textes d'époque attestent que les samouraïs adoraient leurs chevaux au point de leur rendre un véritable culte.  Sans doute cet amour découlait-il aussi de la cruauté de ces temps : le samouraï devait consentir à de gros sacrifices économiques pour entretenir sa monture ;  ladite monture n'avait que de pauvres espérances de survie en bataille.  Mais cette relation était des plus émotionnelle : les chevaux étaient purifiés par des cérémonies religieuses et recevaient parfois pour dernière demeure un temple ou un mausolée…

La bande dessinée

De n'avoir su choisir entre la fidélité qu'il voue à son seigneur et l'amour qui le lie à la Princesse Ishi, Kogaratsu devient un ronin : samouraï sans maître.  Son errance et son impécuniosité l'amènent à vivre de nombreuses aventures dans ce Japon du moyen-âge : rencontre d'un clan de femmes guerrières accomplissant une étrange vengeance ; affrontement de deux écoles de sabre mortellement rivales ; guide d'une "déesse vivante" à travers une montagne interdite…   Ecrits par Bosse et dessinée par Michetz, ces récits ont parus pour la première fois en 1981 dans le journal SPIROU.  Huit titres sont actuellement disponibles en librairie : Le pont de nulle part ; Le mont au Lotus de Sang ; Le Trésor des Etats ; Le printemps écartelé ; Le dos du Tigre ; Par delà les Cendres ; L'homme sur la vague et L'autre moitié du ciel.  Michetz peaufine actuellement le 9ème album de la série : un "thriller" ou Kogaratsu même l'enquête sur les traces d'un tueur en série animé de terribles dessins, Bosse termine le scénario du 10ème : La Stratégie des phalène et nous avons pu savoir e titre du 11ème : "Rouge ultime" !


 
 
 
 
 
 

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